Restauration d'anciennes machines agricoles à Le Roux (Fosses-la-Ville)
Comité à former (Le Roux)

Depuis de nombreuses années, Jean-Marc DENIS sauve de la démolition d'anciens véhicules agricoles de son village ou de sa région : chariots, tombereaux, brouettes, etc. Il en connaît la provenance, la propriété, l'usage et le nom. Il en apprécie le savoir-faire du charron et du forgeron. Depuis sa prépension en 2011, celui-ci s'est attelé à la restauration de ce patrimoine. Deux engins sont entièrement restaurés « à l'identique », mis à part les roues (les charrons sont, en effet, devenus rares).

Soucieux de partager sa passion, Jean-Marc s'est tourné vers l'asbl Qualité-Village-Wallonie. En 1991, nous avions déjà ensemble restauré un calvaire situé dans sa rue. Cette fois, il recherche un soutien dans le travail de restauration qu'il poursuit quotidiennement dans son atelier. Une aide pour la réalisation de pièces de bois, particulièrement imposantes, ou d'assemblages complets serait bienvenue pour cet homme atteint récemment d'une perte d'équilibre assez sérieuse.

A cette demande, rare et intéressante, QVW a répondu favorablement. De plus, cette fin d'année 2016 nous a apporté une belle opportunité pour aider Jean-Marc : Mireille Gilbert, étudiante en histoire de l'art 3e année de BAC à l'UCL, à la recherche d'un stage de deux semaines à QVW, a accepté d'étudier le projet, en accord avec son maître de stage.

Parmi les tâches que nous lui avons proposées, il y a la recherche de pistes concrètes pour aider Jean-Marc (contacts avec des écoles techniques, Système d'Echanges Local, Agence Locale pour l'Emploi, Eté solidaire,...) et une réflexion sur la mise en valeur des engins après leur restauration.

En mai 2017, Mireille Gilbert a rendu son rapport de stage. Celui-ci s'est très bien déroulé et nous remercions Mireille pour le travail qu'elle a réalisé. Voici l'article qu'elle a rédigé et qui fait suite aux lignes ci-dessus :

Nous vous avons parlé dans un précédent article sur notre site de Monsieur Jean-Marc Denis, collectionneur passionné d'anciennes machines agricoles qu'il sauve de la démolition et restaure à l'identique : chariots , tombereaux, etc. dont il connaît (ou a connu) les propriétaires, la provenance. Il se consacre au patrimoine de sa région , de son village de l'Entre-Sambre et-Meuse : Le Roux, dans l'entité de Fosses-la-Ville et a déjà restauré à l'identique deux chariots, mis à part les roues.

Il ne se contente pas de ces deux premières réalisations et possède encore d'autres anciens chariots qu'il compte remettre en état et a demandé l'aide de l'asbl Qualité-Village-Wallonie en 2016. Il s'est fixé des priorités et compte entamer la restauration de deux chariots qui demandent des travaux lourds qu'il lui sera difficile d'effectuer seul : il faut refaire à l'identique la « londge » de chacun des chariots, pièce qui relie le train d'essieu avant à celui de l'arrière. La « londge » est une grande pièce en chêne qui exige les compétences spécialisées d'un artisan-menuisier bien équipé. Des pistes ont été dégagées mais il reste très peu d'artisans qui connaissent encore la technique et le coût du travail n'est pas encore connu.

Un autre défi est de refaire les roues de ces charriots à l'identique. Monsieur Jean-Marc Denis recherche la façon de travailler du charron pour la partie en bois des roues et est capable de s'en occuper lui-même. Par contre le cerclage à chaud de la partie métallique, qui était aussi le travail du charron, lui pose plus de problèmes. Il a pris des renseignements auprès d'un charron lors d'une démonstration de cerclage. Il se propose de refaire l'opération avec ses fils, vu le prix demandé pour le travail. QVW va tenter d'obtenir des subsides auprès du Petit Patrimoine Populaire Wallon pour que le travail soit réalisé par un professionnel.

Une des « londges » à refaire (390 cm) :

L'essieu avant et l'essieu arrière à relier grâce à une nouvelle « londge » :

Le problème des roues : le cerclage et la jante en bois

Je remercie l'asbl QVW pour son accueil et particulièrement Madame Anne Franchimont pour la confiance témoignée en me confiant la gestion d'un dossier et en me laissant prendre beaucoup d'initiatives. Elle m'a procuré un soutien constant et j'ai appris énormément de choses durant ce stage, non seulement sur le patrimoine, mais aussi sur la gestion de ce dernier, les règlements et autres associations, la méthode de travail, les difficultés rencontrées.

Je lui rends un dossier qui n'est pas terminé. Vous recevrez certainement d'autres nouvelles de Jean-Marc Denis et de ses machines, lorsqu'elles seront terminées. En effet, ce n'est pas en quelques jours que ce type de problème trouve une solution. J'ai appris qu'il fallait beaucoup de patience et d'imagination, en plus d'une expertise certaine en de nombreux domaines. J'espère vivement que mon travail lui aura été utile pour faire avancer les choses. Je ne manquerai pas de prendre régulièrement des nouvelles.

Pour moi, ce stage était très positif, non seulement sur le plan professionnel, mais surtout sur le plan humain. S'occuper du patrimoine, c'est une affaire de rencontres, des rencontres avec des passionnés, de tous bords et de toutes catégories, des gens soucieux de protéger leur patrimoine, des hommes de métier, mais aussi une rencontre avec son propre passé, ses ancêtres et soi-même.

Mireille GILBERT

Stagiaire UCL - ARKE 13BA (Histoire de l'art)

Le 26/04/2017.